Le Prix Maya récompense déjà les bandes dessinées, fictions et ouvrages jeunesse. Cette catégorie récompense des essais philosophiques, historiques, sociologique ou tout texte de défense des animaux paru sous forme de livre.

 

Comment sauver les animaux ?- Une économie de la condition animale (Romain Espinosa)

Alors que le bien-être animal n’a jamais été aussi consensuel, plus de 3 milliards d’animaux sont tués tous les ans. Cet ouvrage fournit de multiples éclairages sur les raisons d’un tel paradoxe et revient sur les plus importantes théories pouvant expliquer ce conflit entre nos valeurs et nos actions (dissonance cognitive, bien public, heuristiques, warm-glow, licence morale, réactance, empathie cognitive, apprentissage social). Il propose également une lecture pratique de ces théories et analyse l’efficacité des actions menées en faveur des animaux par les associations de défense animale et l’Etat. Il montre également comment les récents développements technologiques (aliments simili-carnés et viande de culture) pourront également permettre de résoudre ce paradoxe.
En savoir + : PUF.com

Cause animale, luttes sociales (Roméo Bondon et Elias Boisjean)

Dans cette anthologie, on découvre que bien avant l’invention du concept d’antispécisme, des hommes et des femmes ont conjugué à leur convictions socialistes une sensibilité particulière à l’encontre de ces « autres exploités » que sont les animaux. Introduit par une préface engagée, rédigée à quatre mains, ce livre se donne avant tout pour objectif de rappeler la nécessité et l’urgence de lutter pour la cause animale, qu’on ne saurait réduire à une mode alimentaire.
En savoir + : lepassagerclandestin.fr

Dix questions sur l’antispécisme (Jérôme Ségal)

Fin des animaux sauvages dans les cirques, remise en cause de l’élevage (émissions de gaz à effet de serre et déforestation), prise en compte des risques sanitaires liés à l’exploitation animale (zoonoses), vidéos dénonçant la réalité des abattoirs… tout ceci donne du crédit au mouvement dit « antispéciste ».
Le mot « spécisme » n’est entré dans les dictionnaires que récemment, mais son usage se répand rapidement pour désigner des discriminations fondées sur l’espèce. Une des conséquences de l’antispécisme est le véganisme, vu comme refus de participer à l’exploitation d’animaux sensibles, capables d’une expérience subjective de la vie.
Cet ouvrage concis et percutant permet de comprendre les liens de ce mouvement avec des courants de pensée comme le socialisme, l’anarchisme et le féminisme. Il appréhende son rapport avec l’écologie, les religions et la critique du capitalisme, et finalement aborde la question de la convergence des luttes, mais aussi d’une redéfinition de la place de l’humain sur notre planète.
En savoir + : editionslibertalia.com

Plaidoyer pour une viande sans animal (David Chauvet et Thomas Lepeltier)

Pour la première fois dans l’histoire, l’humanité est sur le point de pouvoir produire de la viande sans animaux. Cette prouesse technique permettrait d’épargner les milliards d’animaux que nous élevons et tuons chaque année dans des conditions souvent très violentes. Alors même que, d’un point de vue gustatif et nutritionnel, cette « viande de culture » promet d’être rigoureusement identique à la viande que nous consommons actuellement, voire meilleure sur le plan sanitaire, elle suscite déjà de fortes oppositions, généralement de la part des défenseurs de l’élevage. Compte tenu de la nécessité d’un débat équilibré sur cette innovation majeure, ce livre présente les principaux arguments du point de vue de la condition animale et de l’environnement.
En savoir + : PUF.com

(V)égaux : vers un véganisme intersectionnel (ouvrage collectif dirigé par Marilou Boutet)

Véganes, féministes, antiracistes, activistes queers et autres militant.es pour la justice sociale ne luttent-iels pas toustes pour cet idéal commun qu’est la fin de l’oppression des êtres sensibles ? Si cela semble tomber sous le sens, cette convergence et cette cohésion sont aujourd’hui réfutées par plusieurs, voire carrément combattues : il y aurait, d’un côté, les luttes humaines et, de l’autre, loin derrière, celles pour les animaux.
Pourquoi le véganisme, dans l’imaginaire de plusieurs, s’arrime-t-il si difficilement avec le concept d’intersectionnalité ? Pour quelles raisons son caractère politique est-il constamment répudié ? Le véganisme est-il condamné à être perçu dans les milieux militants comme un simple « mode de vie » ou encore une diète en vogue ?
Dans cet ouvrage polymorphe, douze artistes, poètes, essayistes, philosophes et humoristes s’unissent pour non seulement défendre les droits des animaux, mais aussi pour rendre visibles les liens entre le spécisme et les autres types d’oppression. Ensemble, iels réinventent un monde où les vaches et les chiennes ne sont ni insultes ni amas de chairs à exploiter, où aucun être sensible n’est soumis à l’esclavage ni à la soumission, où tous les corps, qu’ils soient couverts de poils, de plumes ou de paillettes, sont célébrés.
En savoir + : editionssommetoute.com

Cités mais non sélectionnés

Nous et les autres animaux (Catherine Kerbrat-Orecchioni)

L’ouvrage brosse un panorama complet des débats actuels sur la question animale. En plus de 600 pages, il constitue la première somme publiée sur le sujet, croisant les approches éthologiques, écologiques, philosophiques, éthiques, linguistiques, médiatiques, économiques et politiques.
En savoir + : lambert-lucas.com

Une éthique animale pour le XXIe siècle (Patrick Llored)

Avec cet ouvrage, Patrick Llored, un spécialiste de cette question à renommée internationale, nous introduit dans la présentation la plus actuelle de l’éthique animale contemporaine, replongeant dans ses racines et son histoire pour mieux expliciter les différentes manières d’aborder ce sujet.
En savoir + : mediaspaul.fr

Dialogue entre un carnivore et un végétarien (M. Huemer)

Vous avez rencontré un carnivore particulièrement buté ? Relativisez. Car vous n’avez pas rencontré C, le carnivore imaginé par Michael Huemer pour les besoins de son Dialogue entre un carnivore et un végétarien (Albin Michel, 2021). Heureusement, C se heurte aux arguments de V, un végétarien à qui on ne la fait pas.
En savoir + : lamorce.co

La cause animale (Collectif – dirigé par Alain Finkielkraut)

Cet ouvrage rassemble les échanges de personnalités venues d’horizons divers, dont les vues s’opposent et se complètent. Leurs désaccords nous permettent d’interroger notre rapport aux animaux, de réfléchir et d’affirmer nos choix, pour demain.
En savoir + : editions.flammarion.com

A l’école des animaux (Carl Safina)

En tant qu’individus, les animaux ne se définissent pas uniquement par leurs gènes, mais aussi par la culture dont ils ont hérité. Cette culture, ils l’ont reçue de milliers de leurs semblables, tout un ensemble de savoirs passant d’une génération à une autre, comme un feu qui jamais ne s’éteint. Ils ont appris ce qu’est la nourriture et comment l’obtenir ou quelle est la manière de trouver un ou une partenaire et, à leur tour, ils le transmettront aux générations à venir.
Comme il le faisait dans Qu’est-ce qui fait sourire les animaux ?, Carl Safina évoque ici la vie des animaux sans préjugés et avec un luxe de détails extraordinaire. Et à nouveau, entre anecdotes époustouflantes, descriptions sublimes de la nature et réflexions sur la condition de l’homme et du monde qui l’entoure, il nous fait découvrir un univers insoupçonné, où les frontières entre l’homme et l’animal se brouillent.
En savoir + : buchetchastel.fr

8 thoughts to “Meilleur livre 2021

  • Defoor eric

    Tous abordent de très bon thèmes judicieux…et pertinents.

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  • Barbé

    Bonjour,
    je vous informe de la réédition chez Lambert-Lucas du livre de la linguiste Catherine Kerbrat-Orecchioni, “Nous et les autres animaux”. Je me fais son porte-parole afin que cet ouvrage connaisse le succès qu’il mérite, et qu’il réalise son vœu : donner aux sciences du langage la place qui leur revient dans la question animale, et interroger nos représentations des animaux dans la langue et dans le discours.

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    • Margaux

      Bonjour, le livre de Catherine Kerbrat-Orecchioni a été cité mais non sélectionné. Nous l’avons mentionné dans l’article. Merci pour votre soutien.

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  • Barbé

    Oups, j’avais loupé une référence citée avant mon précédent commentaire…

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    • Margaux

      Vu ! 🙂

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  • Creisson

    Excellents livres permettant d’exvellents débats

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  • ThreeRavens

    Bonjour, Félicitations pour votre initiative qui a aussi le mérite de présenter un bilan raisonné (mais non exhaustif) des actions et productions en faveur de la cause animale.
    Le livre de Catherine Kerbrat-Orecchioni est une somme incontournable (le chapitre central sur l’approche lexico-discursive est remarquable), et il méritait peut-être de figurer dans la sélection ne serait-ce que pour accroître sa visibilité.
    Une petite question. Le livre de Michael Huemer est également excellent dans son genre (dialogue socratique sous pavillon utilitariste), mais il est d’un philosophe étatsunien. Le prix francophone récompense-t-il le traducteur ou l’éditeur ?

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    • Margaux

      Nous avons dû faire des choix. Une autre année plus “creuse” il aurait effectivement fait partie de la sélection.
      Nous citons les œuvres publiées en français dans l’année. Nous récompensons l’œuvre et non l’éditeur ni le traducteur. Il n’y a pas de remise de prix physique cette année.

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